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le temps de zadig
10 mars 2009

Montesquieu (18/01/1689-10/02/1755)

A travers d’une de ses œuvres, Montesquieu tente de dégager les principes fondamentaux et la logique des différentes institutions politiques par l'étude des lois considérées comme simples rapports entre les réalités sociales.

Son œuvre, qui inspira les auteurs de la Constitution de 1791, est à l'origine du principe de distinction des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, base de toute démocratie.

Cependant, malgré l'immensité de son apport à la théorie moderne de la démocratie parlementaire et du libéralisme, il est nécessaire de replacer un certain nombre de ses idées dans le contexte de son œuvre, De l'esprit des lois :

Montesquieu prévoit la « distribution des pouvoirs ». Montesquieu voit exister trois pouvoirs : la « puissance législative », la « puissance judiciaire », et la « puissance exécutrice », c'est-à-dire le législatif, l'exécutif et le judiciaire. Ceux-ci devraient être séparés et dépendants les uns des autres afin que l'influence de l'un des pouvoirs ne prenne l'ascendant sur les deux autres. Cette conception éliminait la structure en trois États de la monarchie française: le clergé, l'aristocratie et le peuple.

Montesquieu s'appuie sur l'importance de la représentation. Les corps intermédiaires sont les garants de la liberté - la Révolution française montrera toute son ambiguïté quand elle supprimera les corporations, défendant à la fois la liberté du travail et dissipant les corps intermédiaires, laissant l'individu seul face à l'État - et le peuple doit pouvoir simplement élire des dirigeants.

Montesquieu distingue alors trois formes de gouvernement, chacune soutenue par un principe :

  • La      monarchie, « où un seul gouverne, mais par des lois fixes et      établies », fondée sur l'ambition, le désir de distinction, la      noblesse,
  • La      république, « où le peuple en corps, ou seulement une partie du      peuple, a la souveraine puissance », comprenant deux types :
    • Démocratie,       régime libre où le peuple est souverain et sujet. Les représentants sont       tirés au sort parmi les citoyens qui sont tous égaux.
    • Aristocratie,       régime où un type de personnes est favorisé à travers les élections.

Dans les deux cas la transparence est indispensable.

  • Le      despotisme, régime d'asservissement où « un seul, sans loi et sans      règle, entraîne tout par sa volonté et par ses caprices » dirigé par      un dictateur ne se soumettant pas aux lois, qui repose sur la crainte.

Actuellement il est surprenant de constater que pour Montesquieu la monarchie permet plus de liberté que la république puisqu'en monarchie il est permis de faire tout ce que les lois n'interdisent pas alors qu'en république la morale et le dévouement contraignent les individus.

Les régimes libres dépendent de fragiles arrangements institutionnels. Montesquieu affecte quatre chapitres De l'esprit des lois à la discussion du cas anglais, un régime libre contemporain dans lequel la liberté est assurée par la balance des pouvoirs.

Comme nombre de ses contemporains, Montesquieu tenait certaines opinions qui prêteraient aujourd'hui à controverse. Alors qu'il partageait l'idée qu'une femme pouvait gouverner, il tenait qu'elle ne pouvait être à la tête de la famille.

Montesquieu influença particulièrement Catherine II de Russie qui puisa abondamment dans De l'esprit des lois pour rédiger un ensemble de principes.. L'Impératrice reprit de lui le principe de la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire et condamna le servage à défaut de l'abolir.

L’esclavagisme

Montesquieu ne s’accommode pas de l’idée d’esclavage. Il décide donc de ridiculiser les esclavagistes dans De l’esprit des lois : il site alors une liste d’arguments caricaturaux dont le grinçant « si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens ».

Citations sur l’esclavage : De l’esprit des lois (1748) :

« [L’esclavage] n’est utile ni au maître ni à l’esclave »

La théorie des climats

Une des idées les plus célèbres de Montesquieu, soulignée dans De l'esprit des lois et esquissée dans les Lettres persanes, est la théorie des climats, selon laquelle le climat pourrait influencer substantiellement la nature de l'homme et de sa société. Il va jusqu'à affirmer que certains climats sont supérieurs à d'autres, le climat tempéré de France étant l'idéal. Il soutient que les peuples vivant dans les pays chauds ont tendance à s'énerver alors que ceux dans les pays du nord sont rigides.

Points de vue sur Montesquieu

Le philosophe marxiste Louis Althusser le décrit comme un « libertin » partagé entre l'idéalisation de la problématique des contre-pouvoirs féodaux et le désir de grandeur parlementaire.

Selon plusieurs juristes, Montesquieu est le premier comparatiste du droit. Le droit comparé, qui est de plus en plus populaire est donc une discipline redevable en grande partie à Montesquieu. Les écrits de ce penseur sont toujours d'actualité.

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