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le temps de zadig
10 mars 2009

Voltaire (Francois Marie Arouet) 21/11/1694-30/05/1778

Selon Voltaire, la tâche de l'homme est de prendre en main sa destinée, d'améliorer sa condition, d'assurer, d'embellir sa vie par la science, l'industrie, les arts. Ainsi, la vie en commun ne serait pas possible sans une convention où chacun trouve son compte. La vertu, « commerce de bienfaits », leur est dictée à la fois par le sentiment et par l'intérêt.

Le déisme

Étranger à tout esprit religieux, Voltaire se refuse cependant à l'athéisme d'un Diderot ou d'un d'Holbach. Il ne cessa de répéter son fameux distique :

L'univers m'embarrasse, et je ne puis songer

Que cette horloge existe et n'ait point d'horloger.

Ainsi, selon Voltaire, l'ordre de l'univers peut-il nous faire croire à un « éternel géomètre ». Il repose cette question formulée et qu'il laisse sans réponse: « Pourquoi existe-t-il tant de mal, tout étant formé par un Dieu que tous les théistes se sont accordés à nommer bon? »

On lui attribue par ailleurs aussi cette phrase : « Nous pouvons, si vous le désirez, parler de l'existence de Dieu, mais comme je n'ai pas envie d'être volé ni égorgé dans mon sommeil, souffrez que je donne au préalable congé à mes domestiques. »

L'humanisme

Toute l'œuvre de Voltaire est un combat contre le fanatisme et l'intolérance. « On entend aujourd'hui par fanatisme une folie religieuse, sombre et cruelle. C'est une maladie qui se gagne comme la petite vérole. »

Il a en tout cas lutté contre le fanatisme, celui de l'Église catholique comme celui du protestantisme, symboles à ses yeux d'intolérance et d'injustice. Tracts, pamphlets, tout fut bon pour mobiliser l'opinion publique européenne. Il a aussi misé sur le rire pour susciter l'indignation : l'humour, l'ironie deviennent des armes contre la folie meurtrière qui rend les hommes malheureux. Les ennemis de Voltaire avaient d'ailleurs tout à craindre de son persiflage, mais parfois les idées nouvelles aussi.

Il laisse à la postérité un gigantesque Dictionnaire philosophique qui reprend les axes principaux de son œuvre, une trentaine de contes philosophiques et des articles publiés dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert. De nos jours, son théâtre, qui l'avait propulsé au premier rang de la scène littéraire, ainsi que sa poésie (la Henriade) sont oubliés.

Voltaire et l'esclavagisme

Voltaire a fermement condamné l'esclavagisme. Le texte le plus célèbre est la dénonciation des mutilations de l'esclave de Surinam dans Candide mais son corpus comporte plusieurs autres passages intéressants. Dans le « Commentaire sur l'Esprit des lois », il félicite Montesquieu d'avoir jeté l'opprobre sur cette odieuse pratique.

Essais sur les mœurs et l'esprit des nations : « Nous n'achetons des esclaves domestiques que chez les Nègres ; on nous reproche ce commerce. Un peuple qui trafique de ses enfants est encore plus condamnable que l'acheteur. »

Voltaire et le christianisme

Comme Boulainvilliers et Sale, Voltaire attaque également frontalement le christianisme: « tant qu’il y aura des fripons et des imbéciles, il y aura des religions. La nôtre est sans contredit la plus ridicule, la plus absurde, et la plus sanguinaire qui ait jamais infecté le monde. »

De même, avec Examen important de milord Bolingbroke ou le tombeau du fanatisme. Jésus y est caricaturé comme un chef de parti, un gueux, un homme de la lie du peuple qui voulait former une secte.

Dans ce livre, Voltaire y est plus clément sur Mahomet, malgré son déisme affiché.

Voltaire et le protestantisme

L'engagement de Voltaire pour la liberté religieuse est célèbre, et un des épisodes les plus connus en est l'affaire Calas. En 1763, Voltaire publie son "Traité sur la tolérance" à l'occasion de la mort de Jean Calas, mort roué car il voulait se convertir au catholicisme, qui bien qu'interdit aura un retentissement extraordinaire et amènera à la réhabilitation de Calas 2 ans plus tard. Au départ il n'éprouvait pas pour lui de sympathies particulières. Il venait alors d'apprendre l'exécution de Calas et, encore mal informé, il croyait à sa culpabilité. Mais des renseignements lui parviennent et, le 4 avril, il écrit à Damilaville. Et il se lance dans le combat pour la réhabilitation. Cependant, bien que révolté par le massacre de la Saint-Barthélemy, Voltaire n'a pas de sympathie particulière pour le protestantisme établi. Dans sa lettre du 26 juillet 1769 à la duchesse de Choiseul il dit bien crûment : « Il y a dans le royaume des Francs environ trois cent mille fous qui sont cruellement traités par d’autres fous depuis longtemps. »

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Commentaires
M
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> L’intérêt que vous portez à Voltaire m’incite à vous indiquer ceci :<br /> <br /> <br /> <br /> Il y a deux ans une lecture attentive de sa Correspondance (treize volumes à la Pléiade) m’a conduit à publier un livre dont le contenu ne cesse de me surprendre, dans la mesure où la mise en relation de 1500 extraits environ de cette même Correspondance et des événements historiques sous-jacents ne paraît pas pouvoir laisser place au moindre doute sur le caractère délibérément faussé de l’image qui nous a été donnée de ce personnage. <br /> <br /> Je souhaiterais vivement que vous puissiez partager mon extrême surprise en consultant, si vous le voulez bien, la rubrique "livres" du site : www.cunypetitdemange.sitew.com<br /> <br /> Tout à la fin de cette rubrique, là où apparaît une reproduction de la couverture de "Voltaire – L’or au prix du sang", un clic sur le mot "Voltaire" (à gauche) vous permet d’accéder aux quarante premières pages du livre lui-même.<br /> <br /> Cette façon quelque peu abrupte de venir vers vous ne fait sans doute que rendre compte de mon propre désarroi, car, si je ne me trompe pas, un énorme travail de réinterprétation reste à faire, et non sans conséquences diverses…<br /> <br /> <br /> <br /> Très cordialement à vous,<br /> <br /> <br /> <br /> Michel J. Cuny
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